vendredi 31 mars 2017

DOCTEUR NORBERT-BERTRAND BARBE

Vivant entre deux mondes, le Nicaragua, où il réside, et la France, il est Membre de l'Académie Nicaraguayenne de la Langue depuis 2015 (http://www.anilengua.com/index.php/noticias-de-la-academia-nicaraguense-de-la-lengua/7220-nuevo-miembro-honorario).



En 2009, le Centre Nicaraguayen d'Écrivains CNE lui décerna un Prix en hommage à l'ensemble de son oeuvre.
Il compte à son actif 17 expositions individuelles.
Ses poèmes ont été publiés dans les revues : Poètes du Nord-Pas de Calais, Flammes Vives, Boxon, La Revue des Resssources, Écrits-Vains, Le chemin d'Arthur/Le moulin des loups (France), Regarts, Traversées (Belgique), Katharsis, La Botella Vacía, Ábaco (Espagne), Hispanic Culture Review (États-Unis), Club de Brian, Café Literario, Al margen.com (Mexique), Zona de Tolerancia (Colombie), Letras Salvajes (Puerto Rico), Arte Poética (Le Salvador), Pluma Libre (Costa Rica), et au Nicaragua: ArteFacto, Estrago, Ojo de Papel, La Tribuna, El Nuevo Diario, La Prensa Literaria, Voces Nocturnas, Papalotl (de laquelle il fut co-fondateur), Gojón (cette dernière qu’il dirige depuis 2005).
En 1995 il reçut le Prix Arts et Lettres de France pour son roman : Pauvre Mister Snow, et pour son essai sur: Le Prisonnier de Patrick MacGoohan: Du Moi à l’Être - Essai d’interprétation objective.



Il a participé comme poète invité aux Festivals Internationaux de Poésie de San Salvador (2006), La Havanne (2007) et Granada (2005, 2006, 2007).


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IN PARTIBUS, 2023

"Comment pourrait-on supporter l'insulte du Créateur, la honte de la foi, sans même parler des dommages temporels! Le fondement premier de tous leurs crimes étant le reniement de la foi!"

(Henry Institoris et Jacques Sprenger,
Malleus Maleficarum)

Troisième planète du système solaire Eurégon, quatre heures du matin. Je me réveillais la tête dans le cul sur la couchette en pierre de ma cellule. Le bruit d'une bouilloire sifflait dans le silence, du côté de la salle de contrôle. Cette foutue taule était gardée jour et nuit par les Bleus. C'étaient des troupes spéciales de l'armée régulière qu'on appelait comme ça à cause de la couleur de leur casque. Le G.I.U.S., Gouvernement Interplanétaire d'Union Ségrégationniste, s'était arrangé pour monter les populations du troisième système solaire les unes contre les autres. Il était en effet encore trop affaibli par ses propres guerres pour supporter la concurrence de l'ancien régime euréguien sur son marché. Alors il s'était arrangé pour y faire entrer des mercenaires déguisés en marchands - une sorte de Cheval de Troie en somme - qui avaient soudoyé les Yakmen, nomades du désert de la sixième planète, afin que ceux-ci entretiennent les vieux conflits de l'ère pré-ptozoïque auxquels plus personne ne pensait, mais distribuez gratuitement des armes pendant cinq ans et vous obtiendrez facilement une guerre civile dans plus de la moitié de la galaxie. D'ici, on entendait tout. On était dans le quartier de haute-sécurité, et des hommes du R.P.I.G., Répression Provocation et Incitation à la Guerre, nous surveillaient jour et nuit. Il n'y avait aucun prisonnier de droit commun, mais l'O.D.C.D.I., Organisation du Détersif Contre la Dépravation Intellectuelle, s'était arrangé pour enfermer ici toutes les personnes soupçonnées d'avoir un comportement déviant. Dehors, les affiches et les pubs télépathiques desservaient dans l'ensemble de la capitale d'anciens messages de la Terre, troisième planète d'un des systèmes solaires de la Voie Lactée. On voyait des familles bizarres, avec des enfants aux cheveux blonds et des parents privés de la langue à l'aisne, des cornes et des tentacules nasaux qui caractérisaient notre race. On aurait dit des simulacres de Vénus de Milo contemporaines. Les doctrines du G.I.U.S. se caractérisaient par un traditionalisme qui confinait à l'archaïsme. Un exemple, plus personne ne savait ce que pouvait signifier le sigle C.O.M.M.U.N.I.S.M.E., et pourtant les agents de l'I.O.R., Information Organisée par la Régression, mettaient encore la population en garde contre ce mouvement, au travers des messages subliminaux que des implants dans le bulbe rachitique envoyaient au cerveau à intervalles réguliers de deux heures quarante trois minutes cinquante secondes et trois microns. C'était un groupe de chercheurs de l'A.I.D.S.PEOPLE, Association d'Intoxication Démocratique pour la Suprématie sur le PEUPLE, l'association caritative de la femme du président de leur pseudo république, qui avait découvert que cet espace de temps était le plus approprié à l'assimilation inconsciente des "messages nécessaires à la constitution d'une société à but unique", comme l'avait écrit le célèbre professeur Sheridan dans son fameux ouvrage Maîtrisez le monde par la méthode douce.



PREMIERE PAGE D’UN CARNET DE PRISON

Printemps 5059. Le 12 février pour être tout à fait exact. Le dôme au-dessus de Very New York ne parvenait pas à arrêter les chauds rayons du soleil, et les ventilateurs géants ne faisaient, comme d'habitude, que brasser l'air chaud qui venait du désert.
Je finissais de me curer le nez, en regardant mon visage mal rasé et hirsute à travers les glaces du plus grand magasin de jouets et de hi-fi de la ville. Toy-Land était à la fois un parc animalier, où se côtoyaient les espèces les plus diverses de la faune aujourd'hui disparue, et, dans ses étages supérieurs, une véritable ville de l'électronique à l'intérieur de la méga-cité. Le parc était un lieu de rencontre pour les homosexuels en même temps que le théâtre de multiples jeux de rôles, dont les plus sanglants étaient retransmis en différé après l'heure du black-out à l'ordi-vision. Le samedi soir, il y avait même un jeu de rôle interactif, dans lequel les ordi-spectateurs pouvaient pourchasser des condamnés à mort volontaires. Evidemment, les ordi-spectateurs avaient sur les condamnés le très net avantage de voir n'importe quel point du terrain de jeu en quadri-dimension, selon l'angle désiré.
Je regardais un cyberordi jouer contre lui-même une partie de lances-rockets. Apparemment nous l'emportions haut la main sur les étrangers. Un crâne dont la mâchoire inférieure se déchaussait au rythme du Requiem de B. Springsteen venait de s'incruster sur leur quartier général, et le sang coulait sous la porte.
Un vigile, qui devait se dire que je faisais mauvais effet devant la vitrine géante, s'approcha de moi, mais je détalais avant qu'il ne m'alpaguât. Je venais d'être mis à la porte de Cyber Info Corp. il y avait juste deux semaines, et comme j'avais dû payer la taxe sur les fenêtres ouvertes, puis celle sur l'ambianceur d'air, puis celle sur le parking souterrain - je n'avais pas mon permis, mais comme chaque membre de la communauté était censé avoir droit à un véhicule (soi-disant pour relancer l'économie du pays), j'étais dû payer l'impôt sur le parking qui m'avait été allouer d'office -, sans compter la visite annuelle obligatoire chez le médecin, je préférais ne pas trop me faire remarquer. J'étais sur la pente descendante et je le voyais bien. Si ça continuait comme ça, je ne me donnais même pas encore deux autres semaines avant de me retrouver à la rue.
L'hiver avait été doux, comme toujours, et les longues soirées en amoureux avec ma fiancée passées entre le restaurant, le cinéma et la discothèque ne m'avaient pas permis d'économiser pour le mariage, comme je l'aurais voulu. D'ailleurs, je sentais bien depuis quelques temps que Jenny m'en voulais. Elle croyait que c'était ma faute si j'avais été fichu à la porte. Elle n'avait pas l'air de se rendre compte qu'avec la nouvelle politique du gouvernement...
Un nécessiteux venait de me bousculer. Je le repoussais et continuais mon chemin, en vérifiant dans ma poche qu'il ne m'ait rien volé. Je faillis buter contre un autre, allongé de tout son long en travers du trottoir. C'est là que je m'aperçus que je m'étais trompé, et au lieu de tourner à droite à l'angle de la 55ème et de Grant Street, je me retrouvais maintenant en plein milieu de Sherry Bario, l'ancien quartier mexicain, devenu maintenant le repaire de tous les pouilleux de la ville.
Pour la première fois de ma vie peut-être, je pris garde qu'au contraire de ce que je croyais, la plupart des sans logis qui traînaient ici, jusque sous les fenêtres de l'ancien commissariat désaffecté depuis l'incendie du fameux Vendredi Noir qui ravagea les quartiers pauvres le 26 décembre 3033, étaient des WASP. La plupart d'entre eux devaient d'ailleurs avoir la centaine, comme moi.
La panique qui m'avait gagné en m'apercevant que j'étais dans le barrio maudit comme on l'appelait dans les beaux quartiers, laissa soudain la place à une profonde lassitude. Peut-être était-ce de m'apercevoir que personne dans cette indescriptible multitude ne semblait prêter attention à moi et que pour eux, je faisais déjà, en quelque sorte, partie de leur décor. Je n'avais jamais pensé qu'un jour j'en arriverai là. La sueur poissait ma chemise au col sale et, en baissant les yeux, je m'aperçus que mon pantalon et mes chaussures ne valaient guère mieux.

B O N U S

lundi 27 mars 2017

CLAIRE CEIRA


Claire Ceira est née en 1952, elle est médecin et vit actuellement à Toulon. Elle a longtemps habité Amiens où elle a eu l'occasion de multiples échanges avec Ivar Ch'Vavar, mais aussi tous les poète, artistes, éditeurs qui forment un tissu si riche et vivant en Grande Picardie. Elle a participé et participe toujours à plusieurs revues de poésie, dont une à Toulon, la revue "Teste", et a publié trois recueils : 'Lettres de l'absence'  (en supplément à 'l'Enfance', une revue d'Ivar ; 'Aquilin'  aux éditions des Vanneaux, et 'Voir, regarder - voir'  chez Polder. claireccile@yahoo.fr


Tu

Tu fais le tour de la montagne. Il faut traverser un torrent, tu glisses sur les cailloux, tu vois un poisson qui s’incline et brille, disparaît, l’eau est du verre en mouvement.
tu regardes la roche au-dessus, ses plis de velours gris, sa façon d’être comme une robe. tu t’appuies dans un creux tiède, au soleil. de l’autre côté c’est la forêt, il y a des mélèzes, au repos, leurs aiguilles couchées sur le sol roux.
cette montagne, tu y es venu de plusieurs côtés, et par tous les temps. l’hiver elle fait peur, menace de mort, mais respirer sous la neige qui tombe, quelle économie de lumière,
alors
rien n’a d’ombre, ou presque.
rien n’est si facile qu’on l’imagine quand on rêve de loin : marcher dans les prairies, avoir peur des taons qui collent, et ces files de randonneurs sur les sentiers.

Il y a des conversations vraies, y repenser c’est comme regarder la montagne depuis la vallée, avoir envie d’être tout en haut.
ou bien d’être sur le bord d’une falaise, au-dessus du gouffre tapissé de forêts, de sauter et de planer. Elles laissent un vide égal à celui de la montagne, aussi attirant, aussi plein. 

Il faut prendre le train : à la sortie du RER, voir dans la gare les images où la montagne se dresse, à plat sur de grandes feuilles de papier.
tu vas dormir dans le train, et à l’arrivée les choses seront là pour de vrai. 

En faisant le tour de cette montagne, qui n’a cessé de s’éloigner de toi, de revenir, en ayant froid aux mains l’hiver, malgré les gants, en ayant vu le torrent gainé de neige mais toujours courant.
En déchiffrant le temps qui glisse sous la couche des nuages, en ayant vu tomber la nuit, en ayant vu le petit car monter le long de la route en lacets. Le gris de l’hiver en longues traînées de pierres, l’effort soutenu des machines et des gens. Le bruit d’un caillou qui dégringole en contrebas du pont, l’appréhension de glisser sur une plaque de glace. A regarder les lumières disséminées la nuit sur le grand flanc noir. À deviner la limite supérieure de la montagne comme ligne séparant les lumières humaines
de celles des étoiles, et un imperceptible changement de valeur dans la noirceur. tout ce qui semble légendaire quand on a roulé longtemps dans la montagne
prête à entrer dans l’hiver.
Babel 2

à côté du tas de compost elle dort
deux mouches sous son cou.
ailes grises d’un ange si bien repliées
dors, oiseau, dors ma belle, roucoule ailleurs
bientôt tu pueras
je reviendrai voir ton fin squelette.

vois la fille courir
sur la plage de sable noir
sautant vers la lumière du nord
bondissante, le soleil gris s’est endormi, aussi
le corps de la fille est une lumière
ses cheveux roux
elle pourrait être nue, sans rien changer.

on n’est ni du nord ni du sud
les larmes montent quand même
devant des larmes sincères.


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By the factory wall
I met my love the gas works wall
Dreamend a dream by the old canal
Kissed my girl by the factory wall
Dirty Old Town
Dirty Old Town…

Il y a un chemin derrière le mur de l’usine
un soir d’hiver on y passera, marchant sur la ligne brune
de terre tassée
entre les herbes qui jamais ne meurent,
tassées elles aussi par l’hiver et la pluie de l’après-midi,
glacé, finissant.

À droite, le haut mur surplombe votre trajet
le ciel est si semblable à une main, à un demi-sommeil
avec ses glissements de lumière rare
du gris moyen qui passe
insensiblement à l’ardoise les lampes de la ville proche
vont bientôt se refléter sur son poids
habituel.

Vous marchez dans le froid normal, les mains dans les poches.
Une sorte de bonheur sans
objet coule de vous s’étend
sur ces plantes maigres, ces briques descellées et noircies,
ce ruban de terre sale, brillante dans les derniers miroitement,
c’est une chanson irlandaise qui disait ça.


Clouds a drifing across the moon
Cats a prowling on their beat
Spring’s a girl in the street at night
Dirty Old Town
Dirty Old Town…

samedi 25 mars 2017

CHRISTOPH BRUNEEL - L'âne qui butine - part 2.

Christoph Bruneel
Né le 21 février 1964 à Courtrai – Belgique
Rue du Chemin de Fer, 28
7700 Mouscron
Belgique
Poète et déclameur.
Traducteur du français au néerlandais et vice versa.
Peintre et calligraphe contemporain.
Relieur et restaurateur de livres.
Concepteur de plus de 200 ouvrages, livres d’artistes et livres-objets.
Comme musicien actif dans ‘Limonade’ & ‘Limonade Extended’.


Editions :
Aux éditions 3-Werf :
- « Bleu Blanc Rouge », préambules et début du Poème sans Fin avec Peter ‘Arthur’ Caesens, (écrit en flamand/français/anglais/allemand/…) 1996 ;
- « Spiegelbrijn », avec Peter ‘Arthur’ Caesens (persiflage écrit principalement en flamand) 2007 ;

Aux éditions L’Âne qui Butine :
- « Le cigare ne vaut pas une pipe tant qu’il n’est pas allumé » (cet extrait n’est pas un traité sur le cigare surréaliste) (texte en français & en bruxellois), 2002 ;
- « Extrait ‘Artbruitiste’du Poéme sans Fin, avec Peter ‘Arthur’ Caesens, 2003 ;
- « La danse de l’ours » avec A. Wandre, 2003 ;
- « Duodâne » avec Lucien Suel, 2004 ;
- « Wordsbomb » (pamphlet), 2007 ;
- « Du riquiqui dans les mictions », 2011, récit-concept de Bohumil Kapsa (nègre de :      Christoph Bruneel, Dominique Antin, Jacky Legge, Anne Letoré) ;
- « La saison des encornets » (bestiaire, gravures Fabien Delvigne), 2012 ;
- « La chanson de L’Âne qui Butine » avec Peter ‘Arthur’ Caesens, 2012 ;
- «  Une Histoire au-dessus des têtes », von Knapheyde, 2015 ;

Aux éditions L’Âne qui Butine & Wit.h :

- « Passage Difficile / Moeilijke Doorgang », ‘grafic novel’ de Dominique Beun & Christoph Bruneel, bilingue Français / Néerlandais, 2015 ;

Aux éditions Rafael de Surtis :
- « Dépeausitions », avec illustrations de l’auteur, 2007 ;

Aux éditions MeMograMes :
- « Les empêche-pipi » de Jacky Legge, collaboration pour la partie néerlandophone, rédaction du glossaire Stoelganglexicon, réalisations de deux illustrations, recherche de deux auteurs néerlandophones et relecture de la partie néerlandophone, 2008.

Aux éditions de l’Heure :
- « Quemhfr !» 2009.

Aux éditions Atelier de l’Agneau:
- « En désordre. (De la destruction de la langue & de la corruption du mot) », 2011

Traductions :
- Traduction vers le Français de 8 poèmes de Hedd Wyn (1887-1917), revue ‘Passages’ N° 10 mai juin 2008.
- Traduction vers le Français de quelques poèmes et chansons de Peter Holvoet-Hanssen dans le cadre de son état de poète de la ville d’Anvers (2010-2011).
- Traduction vers le Néerlandais de “Chemin du vent / Windweg”, recueil de poèmes de Philippe Mathy, aux éditions Medusa, 2011.
- Traduction vers le Néerlandais d’une monographie d’artiste : “Irène Philips” de Jacqueline Guisset, aux éditions L’herbe qui tremble, 2012.
- Traduction vers le Français de poèmes de René Declerq : “Declercq ‘Ongebonden’.”, uitgegeven door het René Declercq-genootschap, Deerlijk (Belgique), 2015.
- Traduction du français au néerlandais de ‘Pubères, putains’ (Pubers, pietenpakkers) de Jean-Pierre Verheggen.


Editions Musicales :
Aux éditions du Rewidiage :
- « Chansons d’amour éternelles » collectif, CD, 2002 ;

Aux éditions L’Âne qui Butine :
- « Archives sonores du collectif Driewerf. On fera plus la prochaine fois. », collectif, double album vinyle 33 T, 2006 ;
- « 49HP, the next generation » vinyle 33T. par : Jean-Philippe Resemann / Mimosa / Jean-Luc Caramelle / Christoph Bruneel, 2013.

Aux éditions Wit.h :
- « De tijdscantate », cantate pour un double chœur (avec des femmes et des hommes en déficience mental), créée par Peter ‘Arthur’ Caesens & Christoph Bruneel. (CD, 2015)

Hortus Conclusus Records :
- « The Mother Stone », Peter Wullen / Globoscuro / Mach Feedback / Isabel Ros De Castro / Christoph Bruneel, 2016.


Collaboration aux revues suivantes :
- Tijdschrift voor metastatische propaganda (3-Werf, Courtrai) : textes / dessins / gravures.
- Rétroviseur (France) : dessins.
- La Nouvelle Revue Moderne (France) : dessins & collages & traductions.
- Passage (France) : dessins & collages & textes & traductions.
- Le Moulin des Loups (France) : dessins & textes & traductions.
- Matières à poésie (Liège, Belgique), textes.
- L’Armée Noire (Al Dante, France) : dessins & gravures & collages.
- Mayak (Belgique) : textes & dessins.
- L’Hibou dans la lune, joyeuse carotte infraréaliste (France) : textes & dessins.
- Mange Monde (France) : textes.
- Het Vrije Visserijblad (Ostende, Belgique) : textes.

- L’Intranquille (France) : textes.



WORDSBOMB


son ou réunion de sons
correspondant à une idée

muttum - verbum - lexis - mot

agrafez-les
dégriffez  décriez  dépliez
massicotez  congelez  étirez
réduisez-les en compote
malaxez  broyez  évaporez
les mots ! rien que les mots !
appropriez-vous les mots !
oui, les mots d'aujourd'hui, d'hier  de demain
vas-y ! mitraillez les murs du présent du subjonctif
sciez les grilles
          
            " que nous acquérions la libre parole
            par la libre pensée "

         " que nous répandions voyelles et consonnes
            sans oublier personne "

dégueulez vos viscères sémantiques
sur les lichens de l'indifférence

         " plus de caresses
           moins de c.r.s.
           oie !
           oie !
           oie ! oie ! oie !

           foie de morue
           jeu de phrases sur les charrues
           sois !
           sois !
           sois ! vois ! crois ! "

crois-moi

WORDSBOMB

écaillez les mots au-delà du miroir
les mots du sexe
les mots de la violence
les mots de souffrance de jouissance
les mots de l'incunable phosphorescent
les mots d'empreintes de flagellations
les mots honnis    disparus

WORDSBOMB

les mots se croisent
se troussent sans-dessus-dessous
en particules mnémoniques
conglomérat à modification intemporelle
ramassez les traces  les parcours
rameutez vecteurs  axiomes  tracts  pugilats  dogmes
mettez-y le feu
le vrai feu

WORDSBOMB

blasphémez sur votre propre langue
et prêchez dans celles des autres
pour la survie de soi
et celle des co-citoyens et camarades

WORDSBOMB

mots d'images  de sens  d'odeur  du toucher
mots qui déstabilisent
cherchez le mot dans le mot
             la mort dans le mot
ondulez autour de l'articulation du mot
criez le mors
créez le mot
fouillez dans le puits de mots
mots rieurs ou menaçants
mots vulgaires ou spirituel
mots tendres ou durs
mots obsolètes ou néophages

WORDSBOMB

consultez collectionnez feuilletez cornez annotez
les dictionnaires et autres encyclopédies et lexiques
consultez, d'année en année
les mises à jour des dictionnaires
comparez l'évolution de leurs définitions
significations étymologies
faites des comparaisons analytiques entre diverses
langues et origines
apprenez tout par cœur récitez-les en public
à soi-même et après, surtout,
taillez jusqu'à l'essentiel
enlevez la gangue végétez raboutissez oubliez
réinventez  rabelaisez 
définitions significations étymologies langues
emmerdez tout le monde
et que cela saigne sur les aigus
et que cela pète sur les graves
divulguez les connaissances
crachez votre haine de l'ignorance
sous la forme d'amas de mots
qui s'identifient " phrases"
qui à leur tour génèsent " textes "

et embrayez le braille à fleur de peau
pour (é)-conduire ami(e)s   ennemi(e)s
creusez vers la manne phonique  phonétique 
phonogénique
distribuez à tout être apte à recevoir
ceux qui ouvrent la bouche
afin qu'à plusieurs vous puissiez
(ré)-éduquez les autres 'autres'  les défaillants 
les incultes les anorexiques de mots
c'est pas fini ; soyez debout, restez assis !
arrivez aux forfanteries des vérités éternelles
réduisez-les à l'exploitation jusqu'à disparition
                   de l'antagonisme
                   de la conquête du pouvoir
                   de la subjugation de la libre parole
n'oubliez pas que chaque état de crise
détruit régulièrement au détriment de sa volonté
non seulement une masse de mots déjà créés
mais encore une grande partie des forces
elles-mêmes productives de mots
utilisez vos gènes d'extase religieuse
et d'enthousiasme chevaleresque
pour reconquérir la liberté du mot
rebaptisez les moulins à vent en châteaux
désorientez les axes d'éparpillement ' ore rotunda '
de l'odieux du caché du subtil du transcendant
le tout à pieds de lettres bien tendues, décidées
alertes sur des friches fraîchement fertiles
à rimes abattues
gratifiant la peau des langues bien pendues

sachez en vérité, c'est bien là votre intention
n'est-ce pas ?
votre vraie intention n'est que  p r o s t i t u t i o n  !!
prostitution du Homo Lexicon !
pour anéantir le programme linguistique des autres
'autres'enterrés dans leur huis clos d'aphasie
         jetez-les des mots en pleine figure
         sodomisez-les de phrases de deux pages
         shootez-les de textes divers et par milliers
         contaminez-les d'Homo Lexicon !
y'a bon !
         métissez-les en Homo Lexicon !
y'a bon bon !
         et tout cela dans l'intérêt des mots !
y'a bon bon bombe !

WORDSBOMB

siliconez d'implants rétroactif
le vocable déshydraté déshérité
développez le lexique d'ubiquité
reprenez le fil des alphabets ancestraux
l'âme des écritures d'avant
plantez des pensées dans vos potagers et balconnets
soignez bien vos jardinières et hortus priapus
lisez !
lisez ! dans leur lit de terre
lisez ! des histoires  des nouvelles
lisez ! des hagiographies
lisez ! des affiches déchiquetées
lisez ! dans les mains, la bouche, le marc de café
lisez ! peaulards et science-friction
lisez ! recettes de cuisine
lisez ! sur les lèvres, entre les dents
lisez ! de la non-fiction, des romans-photos
lisez ! des tablettes d'argile
lisez ! en plusieurs langues
lisez ! la poésie en pièces détachées, éclatées
lisez ! entre les lignes
lisez ! la pluie qui tombe
écrivez ! le mot est lâchééééééééééééééééééééééééé
lisez & écrivez ! écrivééééééééééééééééééééééééééé
écrivez !  sans flautes, du nmoins  essais !
écrivez ! n'importe quoi, par exemple un essai
écrivez ! palindromes, dictons, énigmes, aphorismes
écrivez ! à l'envers, dans tous les sens
écrivez ! et envoyez à vos arrière-grand-parents
écrivez ! sur vos propres écrits
écrivez ! avec n'importe quoi sur n'importe qui
            mais écrivez !
écrivez ! dans votre mémoire
lisez ! écrivez !
& réfléchissez !

WORDSBOMB GANGBANG

le choc des mots masculins & féminins
qui déclenchent entre eux
le postulat d'écriture désaxé
bandez ! bande de fainéants
emmagasinez leurs foutres de mots
hétaires dionysiaques
ciselez la langue maternelle
dans un étau convivial labial
émulsionnez une phrase
explorez les néologismes
faites-vous découvreur d'écritures
crotte mie glotte
fouine cargo eau mont nier
car mains né go scier d'œuvres
veau l'ail à mines dada
solipède chat lu mais amant j'ai
rond tôt fil arpège poids son
mot à dire
c'est glaire - bavez des glaviots d'hapax
de myxomatose à braguette débrayée

WORDSBOMB

la meute est au rendez-vous
retenez-les par des chaînes de correspondances
                   des chapelets de croyances
                   des carambars philosophiques
                   décalcomanie anale-éthyque
                   conciliabules de la migraine
                  
         " dans la perfection se trouve le vide "

         " dans le vide se troue le cul "
        
         " une goutte d'eau  + une goutte d'eau  =
                               une goutte d'eau "

         " la dissolution est en rapport direct
                               avec la saturation "

si toutefois ils restent sur leur faim
servez-leur de la soupe à lettres
râpez-leur les livres trop indigestes
et rappez les pelures de mots

         " que cela nous entraîne
            yo peine
            à faire des phrases
            comme on dégaine
            yo gène

            rassemblons nos fusils à canon
            c'est con
            et enfilons les mots à l'unisson
            c'est bon "

d'un double uppercut à répétition
vous leur imprégnez la substance vitale des mots
le substrat vocable

WORDSBOMB

à vous le pouvoir sur les mots
enfantez à l'infini
mot
mot mot
mot par mot
mot de mare de sons
marée de sons mot mot
mot et mot
motet de mots
mot
         mot
                   mot
                            mot
mots de bouts de mots
mots
dans une totale abstraction de signification
du pur et dur mot
mettez-en  dans vos têtes d'oreillers mots
               que ça cogne sans vergogne mots
               dans les boîtes aux lettres mots
               que ça pisse mots
               par les rébus mots
               sur les mots croisés mots
               partout mots
distribuez-en au marchémots, sur internetmots,
au bistrotmots, à l'écolemots, à la morguemots
gratuitement mots
afin que tous ces mots-là fermentent
en une multitudes de mots hermaphrodites
s'infiltrant l'un l'autre
en une progéniture de mots nouveaux
et à variabilité illimitée
le porc-d'armes linguistique est assuré !

WORDSBOMB

toussez les mots
endimanchez la contamination des mots
mots torchis torchons tranchées brûlots
obus grumeaux jumeaux
à défigurer la jaunisse du modèle conquis
rapiécez cloaque rococo subventionnez évitez
caca-strophes ça fait chier étronnez plutôt
étronnez la langue de pute ankylosée
de yeux de mots pipés
scatoliquifiez d'onomatopées à la tierce de lune
enculée sous la cuculle du cucurbitacée
violacé par mi-phrase mi-mot
mixtion sédimentaire de l'algorithme nasal
actionnez la sentence du déferlement de mots
compostez composez amputez sur la dissonance
du billard paillard au goulot goulu gliome groin
goinfre gondolant en vagues de mots
démons métastasiques de lecture profonde

WORDSBOMB

il y a
comme je le crois
une nouvelle
manière d'écrire
il me
paraît surprenant
qu'elle
soit justement
nouvelle

ilyacommejelecroisunenouvellemanièred'écrire
ilmeparaîtsurprenantqu'ellesoitjustementnouvelle

il y a, comme je le crois,
une nouvelle manière d'écrire
il me paraît surprenant
qu'elle soit justement nouvelle

pas de textes préfabriqués
mais des prés de mots à fabriquer
à semer
à regarder pousser
à choyer
à faucher
à moudre
à pétrir en boules de faim de mots
à entarter de textes soi & autres - mêmes
à goûter
à lécher
à déféquer et vomir
la syntaxe du sur-delà de l'écrivain

WORDSBOMB

C'est jamais fini
C'est jamais fini ; soyez debout, restez assis !
suivez les consignes
et surtout apprends par cœur ce pamphlet
mot par mot
mot par mot
…et conjugue à travers toi le message…

WORDSBOMB !

ever and ever again

WORDSBOMB !

 WORDSBOMB


son ou réunion de sons
correspondant à une idée

muttum - verbum - lexis - mot

agrafez-les
dégriffez  décriez  dépliez
massicotez  congelez  étirez
réduisez-les en compote
malaxez  broyez  évaporez
les mots ! rien que les mots !
appropriez-vous les mots !
oui, les mots d'aujourd'hui, d'hier  de demain
vas-y ! mitraillez les murs du présent du subjonctif
sciez les grilles
          
            " que nous acquérions la libre parole
            par la libre pensée "

         " que nous répandions voyelles et consonnes
            sans oublier personne "

dégueulez vos viscères sémantiques
sur les lichens de l'indifférence

         " plus de caresses
           moins de c.r.s.
           oie !
           oie !
           oie ! oie ! oie !

           foie de morue
           jeu de phrases sur les charrues
           sois !
           sois !
           sois ! vois ! crois ! "

crois-moi

WORDSBOMB

écaillez les mots au-delà du miroir
les mots du sexe
les mots de la violence
les mots de souffrance de jouissance
les mots de l'incunable phosphorescent
les mots d'empreintes de flagellations
les mots honnis    disparus

WORDSBOMB

les mots se croisent
se troussent sans-dessus-dessous
en particules mnémoniques
conglomérat à modification intemporelle
ramassez les traces  les parcours
rameutez vecteurs  axiomes  tracts  pugilats  dogmes
mettez-y le feu
le vrai feu

WORDSBOMB

blasphémez sur votre propre langue
et prêchez dans celles des autres
pour la survie de soi
et celle des co-citoyens et camarades

WORDSBOMB

mots d'images  de sens  d'odeur  du toucher
mots qui déstabilisent
cherchez le mot dans le mot
             la mort dans le mot
ondulez autour de l'articulation du mot
criez le mors
créez le mot
fouillez dans le puits de mots
mots rieurs ou menaçants
mots vulgaires ou spirituel
mots tendres ou durs
mots obsolètes ou néophages

WORDSBOMB

consultez collectionnez feuilletez cornez annotez
les dictionnaires et autres encyclopédies et lexiques
consultez, d'année en année
les mises à jour des dictionnaires
comparez l'évolution de leurs définitions
significations étymologies
faites des comparaisons analytiques entre diverses
langues et origines
apprenez tout par cœur récitez-les en public
à soi-même et après, surtout,
taillez jusqu'à l'essentiel
enlevez la gangue végétez raboutissez oubliez
réinventez  rabelaisez 
définitions significations étymologies langues
emmerdez tout le monde
et que cela saigne sur les aigus
et que cela pète sur les graves
divulguez les connaissances
crachez votre haine de l'ignorance
sous la forme d'amas de mots
qui s'identifient " phrases"
qui à leur tour génèsent " textes "

et embrayez le braille à fleur de peau
pour (é)-conduire ami(e)s   ennemi(e)s
creusez vers la manne phonique  phonétique 
phonogénique
distribuez à tout être apte à recevoir
ceux qui ouvrent la bouche
afin qu'à plusieurs vous puissiez
(ré)-éduquez les autres 'autres'  les défaillants 
les incultes les anorexiques de mots
c'est pas fini ; soyez debout, restez assis !
arrivez aux forfanteries des vérités éternelles
réduisez-les à l'exploitation jusqu'à disparition
                   de l'antagonisme
                   de la conquête du pouvoir
                   de la subjugation de la libre parole
n'oubliez pas que chaque état de crise
détruit régulièrement au détriment de sa volonté
non seulement une masse de mots déjà créés
mais encore une grande partie des forces
elles-mêmes productives de mots
utilisez vos gènes d'extase religieuse
et d'enthousiasme chevaleresque
pour reconquérir la liberté du mot
rebaptisez les moulins à vent en châteaux
désorientez les axes d'éparpillement ' ore rotunda '
de l'odieux du caché du subtil du transcendant
le tout à pieds de lettres bien tendues, décidées
alertes sur des friches fraîchement fertiles
à rimes abattues
gratifiant la peau des langues bien pendues

sachez en vérité, c'est bien là votre intention
n'est-ce pas ?
votre vraie intention n'est que  p r o s t i t u t i o n  !!
prostitution du Homo Lexicon !
pour anéantir le programme linguistique des autres
'autres'enterrés dans leur huis clos d'aphasie
         jetez-les des mots en pleine figure
         sodomisez-les de phrases de deux pages
         shootez-les de textes divers et par milliers
         contaminez-les d'Homo Lexicon !
y'a bon !
         métissez-les en Homo Lexicon !
y'a bon bon !
         et tout cela dans l'intérêt des mots !
y'a bon bon bombe !

WORDSBOMB

siliconez d'implants rétroactif
le vocable déshydraté déshérité
développez le lexique d'ubiquité
reprenez le fil des alphabets ancestraux
l'âme des écritures d'avant
plantez des pensées dans vos potagers et balconnets
soignez bien vos jardinières et hortus priapus
lisez !
lisez ! dans leur lit de terre
lisez ! des histoires  des nouvelles
lisez ! des hagiographies
lisez ! des affiches déchiquetées
lisez ! dans les mains, la bouche, le marc de café
lisez ! peaulards et science-friction
lisez ! recettes de cuisine
lisez ! sur les lèvres, entre les dents
lisez ! de la non-fiction, des romans-photos
lisez ! des tablettes d'argile
lisez ! en plusieurs langues
lisez ! la poésie en pièces détachées, éclatées
lisez ! entre les lignes
lisez ! la pluie qui tombe
écrivez ! le mot est lâchééééééééééééééééééééééééé
lisez & écrivez ! écrivééééééééééééééééééééééééééé
écrivez !  sans flautes, du nmoins  essais !
écrivez ! n'importe quoi, par exemple un essai
écrivez ! palindromes, dictons, énigmes, aphorismes
écrivez ! à l'envers, dans tous les sens
écrivez ! et envoyez à vos arrière-grand-parents
écrivez ! sur vos propres écrits
écrivez ! avec n'importe quoi sur n'importe qui
            mais écrivez !
écrivez ! dans votre mémoire
lisez ! écrivez !
& réfléchissez !

WORDSBOMB GANGBANG

le choc des mots masculins & féminins
qui déclenchent entre eux
le postulat d'écriture désaxé
bandez ! bande de fainéants
emmagasinez leurs foutres de mots
hétaires dionysiaques
ciselez la langue maternelle
dans un étau convivial labial
émulsionnez une phrase
explorez les néologismes
faites-vous découvreur d'écritures
crotte mie glotte
fouine cargo eau mont nier
car mains né go scier d'œuvres
veau l'ail à mines dada
solipède chat lu mais amant j'ai
rond tôt fil arpège poids son
mot à dire
c'est glaire - bavez des glaviots d'hapax
de myxomatose à braguette débrayée

WORDSBOMB

la meute est au rendez-vous
retenez-les par des chaînes de correspondances
                   des chapelets de croyances
                   des carambars philosophiques
                   décalcomanie anale-éthyque
                   conciliabules de la migraine
                  
         " dans la perfection se trouve le vide "

         " dans le vide se troue le cul "
        
         " une goutte d'eau  + une goutte d'eau  =
                               une goutte d'eau "

         " la dissolution est en rapport direct
                               avec la saturation "

si toutefois ils restent sur leur faim
servez-leur de la soupe à lettres
râpez-leur les livres trop indigestes
et rappez les pelures de mots

         " que cela nous entraîne
            yo peine
            à faire des phrases
            comme on dégaine
            yo gène

            rassemblons nos fusils à canon
            c'est con
            et enfilons les mots à l'unisson
            c'est bon "

d'un double uppercut à répétition
vous leur imprégnez la substance vitale des mots
le substrat vocable

WORDSBOMB

à vous le pouvoir sur les mots
enfantez à l'infini
mot
mot mot
mot par mot
mot de mare de sons
marée de sons mot mot
mot et mot
motet de mots
mot
         mot
                   mot
                            mot
mots de bouts de mots
mots
dans une totale abstraction de signification
du pur et dur mot
mettez-en  dans vos têtes d'oreillers mots
               que ça cogne sans vergogne mots
               dans les boîtes aux lettres mots
               que ça pisse mots
               par les rébus mots
               sur les mots croisés mots
               partout mots
distribuez-en au marchémots, sur internetmots,
au bistrotmots, à l'écolemots, à la morguemots
gratuitement mots
afin que tous ces mots-là fermentent
en une multitudes de mots hermaphrodites
s'infiltrant l'un l'autre
en une progéniture de mots nouveaux
et à variabilité illimitée
le porc-d'armes linguistique est assuré !

WORDSBOMB

toussez les mots
endimanchez la contamination des mots
mots torchis torchons tranchées brûlots
obus grumeaux jumeaux
à défigurer la jaunisse du modèle conquis
rapiécez cloaque rococo subventionnez évitez
caca-strophes ça fait chier étronnez plutôt
étronnez la langue de pute ankylosée
de yeux de mots pipés
scatoliquifiez d'onomatopées à la tierce de lune
enculée sous la cuculle du cucurbitacée
violacé par mi-phrase mi-mot
mixtion sédimentaire de l'algorithme nasal
actionnez la sentence du déferlement de mots
compostez composez amputez sur la dissonance
du billard paillard au goulot goulu gliome groin
goinfre gondolant en vagues de mots
démons métastasiques de lecture profonde

WORDSBOMB

il y a
comme je le crois
une nouvelle
manière d'écrire
il me
paraît surprenant
qu'elle
soit justement
nouvelle

ilyacommejelecroisunenouvellemanièred'écrire
ilmeparaîtsurprenantqu'ellesoitjustementnouvelle

il y a, comme je le crois,
une nouvelle manière d'écrire
il me paraît surprenant
qu'elle soit justement nouvelle

pas de textes préfabriqués
mais des prés de mots à fabriquer
à semer
à regarder pousser
à choyer
à faucher
à moudre
à pétrir en boules de faim de mots
à entarter de textes soi & autres - mêmes
à goûter
à lécher
à déféquer et vomir
la syntaxe du sur-delà de l'écrivain

WORDSBOMB

C'est jamais fini
C'est jamais fini ; soyez debout, restez assis !
suivez les consignes
et surtout apprends par cœur ce pamphlet
mot par mot
mot par mot
…et conjugue à travers toi le message…

WORDSBOMB !

ever and ever again

WORDSBOMB !

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